Les Infiltrés, quand l'éthique devient génante?

L'émission "Les infiltrés" fait, une fois de plus, débat au sein de la glorieuse communauté journalistique. On peut entendre, ça et là, de l'avocat au journaliste pur et dur que jamais leurs collègues n'auraient dû se lancer dans cette funeste aventure de la piste nauséabonde des pédophiles, voire que leurs dénonciations ne servirait pas à grand chose, selon un avocat sur l'émission "Le grand journal" de Canal +, parlant des peines relativement peu importantes encourues par les pédophiles à ce niveau.
Bon, moi je veux bien. Je veux bien qu'au nom de l'éthique, un journaliste ne doive pas balancer une source. Maintenant, un journaliste, ce n'est pas non plus un robot, et il y a un moment où, peu importe son statut, il ne faut plus penser technique, les gars. Les détracteurs eux mêmes avouent qu'ils auraient également balancer ces sales types s'ils avaient été dans la même position...avant de rajouter que de leur côté, ils n'auraient jamais pris le risque de s'y mettre, dans cette position. Alors de quoi on parle là? En fait ce qui emmerde ces journalistes, c'est l'idée que la sécurité de la source ne soit plus inébranlable. L'éthique, c'est comme tout, ça a une limite. Par exemple, de son côté, le conseil de l'ordre ne sanctionnera pas un médecin qui, malgré le secret professionnel, balance un patient dont il saura qu'il est pédophile. On peut voir qu'il y a des limites qu'il faut franchir, il y a des situations qui ne demandent pas un cerveau de joueur d'échec qui se projette sur plusieurs coups, mais un courage d'homme, de femme, de citoyen. Les journalistes ne sont tout de même pas plus obtus que les médecins,non?
Franchement, si on avait appris qu'on nom du secret professionnel, les journalistes avaient protégé ces sombres sources, vous imaginez le tollé?! Voilà ce qui aurait fait mal à ce métier. Les pédophiles sont une race à traquer par tous les moyens, sans aucune arrière pensée, c'est tout. Imaginer une seconde laisser s'en tirer un tel requin est criminel.
Les infiltrés ne sont pas très aimés des "professionnels de la profession" comme on dit, ils ont au moins le mérite de réagir efficacement, quid de la police, de la gendarmerie? Et je ne veux pas stigmatiser ces corps de métier, simplement rendre compte que puisque c'est possible par des tiers, et surtout de manière aussi simple, aussi aberrante, que ceux qui doivent nous protéger devraient à leur tour jouer les infiltrés en masse.

Serge.